Jour 5 – Fuyons Tok, rendons-nous à Haines Junction

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Parcours

Déplacement
Voiture
Distance
472 km
Durée
6h (+1h de punition pour changer de fuseau horaire)
Météo
Partiellement couvert

Malgré la propreté et l’efficience de la chambre, sa déco nous instillait de prestement quitter les lieux pour ces grands espaces promis par les tapisseries invasives.

Tiens, on aurait pu d’ailleurs prendre les grand espace dans un carrosse tel que celui-ci, qui nous coûterait certes davantage en essence, mais aurait été ôôôh combien plus pratique en terme de recherche de logements. Caro, telle une torture aurait aimé pouvoir se retirer dans sa carapace afin d’y piquer un petit somme réparateur à n’importe quel moment du jour et de la nuit.

La journée s’annonce longue et dure (c’est ce qu’elles disent toutes d’ailleurs).

Histoire de se mettre un peu en rythme, quelle meilleure activité que de dépenser des sous en magnets en forme de vaches, en peluches, en cartes postales et en mugs!

Il y a exactement ce qu’il faut pour cela ici! Mais en mieux, j’avoue.

Le gift shop (oui, boutique de souvenir pour les frenchies) que nous avons eu la chance de visiter s’apparente bien plus à une mise en scène de la faune vivante. Du sol au plafond, toute l’ambiance y est chaleureuse et vous promet une scène que, du bord de la route, à fond sur les gazzzzzzzz, vous n’aurez jamais l’opportunité de voir.

Pour une ville aussi…. utilitaire, cette boutique se démarque par son originalité, son agencement, sa beauté, sa mise en scène et par l’authenticité et l’art promis par les souvenirs d’excellente facture.

Après l’émerveillement, place à quelques heures de routes!

Les échanges que nous avions eu avec notamment les dangereux suisses-allemands nous avaient fait part que les routes goudronnées de l’Alaska étaient des champs de mines en regard des pistes graveleuses du Yukon.

Ils n’avaient pas menti! En tout cas pour la première vérité.

Plus nous nous rapprochions de la frontière canadienne, plus les routes n’étaient plus des trampolines, mais littéralement des bombes routières qui nous coupaient littéralement le souffle et faisaient remonter nos membres les plus profonds de notre intimité sous les aisselles ou carrément plus proches des gencives…

Mais qu’importe, youpiiiiiii!!!! Le Canada et le Yukon s’offrent bientôt à nous…. Vive la liberté et les francophones, câlice! La frontière est juste devant!

Oui, mais juste……
Nous voilà devant la frontière, 8 véhicules sont devant nous…. ça ne devrait pas trop durer et pourtant….

Madame se réjouit de lire en frenchie pour une fois

Chaque véhicule est méticuleusement questionné.

Avez-vous de la drogue? – Non

Avez-vous des armes? – Non (sauf ma femme qui est une bombe atomique!!!!)

Avez-vous de canabis? – Non – « de toute façon c’est légal ici… »

Avez-vous importé plus de 10’000$? – Mec, on vient de se ruiner avec not’ câlice de voyage de noces…. on calcule les pâtes….

Avez-vous de la nourriture? Non (en vrai, Caro craint tellement, qu’on a de quoi tenir un siège en autarcie pour au moins les 4 prochains jours!)

OK…

…..

On attend….

..

Oui, c’est long…..

….

….

C’est toujours plus long…..

….

C’est ce qu’elles disent toutes.

….

Merci et bonne journée!

ENFIN nous y voilà!!!!! Après 2h à s’être détruits les coccyx, on va pouvoir manger de la route à fond les manètes, compter la distance en mètres, regarder passer le temps en minutes, lire la vitesse en km/h et….. payer l’essence en litres….. Ce dernier point, lui, fait toujours mal, d’un côté comme de l’autre de la frontière, et pas au coccyx….

Bref…. nous revoilà en route, tout guillerets…. mais cela n’a pas duré bien long….

La route se transforme en piste, la piste en champ de bosses de ski olympique et d’un coup, c’est l’arrêt.

Conscients que les infrastructures ne suffisent pas à des chauffeurs expérimentés, les canadiens organisent parfois des campagnes de remise en état des voix de transport….

Et alors là, c’est pas juste un p’tit feu rouge pour 40m de routes fermées…. C’est 20 minutes d’attente que le mec devant tient fébrilement son panneau STOP dans la main sans jamais le tournée, puis vient à toi une « voiture pilote » qui te permettra de t’en sortir sans encombre dans les méandres du chantier routier qui a ameuté au moins 15 entreprises de génie civil de chez nous avec des machines si grosses qu’elles ne passeraient certainement pas dans une exploitation minière de plein air sur les plaines de Lozère…..

C’est incroyable les chantiers qu’ils y font. Ils ne font pas ça à moitié. Si l’attente fut longue, on comprend maintenant pourquoi, plus de 20km de chantiers d’un coup! pouah!!!!

Le chantier passé, nous retrouvons gentiment des espaces plus familiers, dont le bitume sentirait presque un goût de « bienvenue à la maison ».

Les kilomètres s’avalent goulûment sur des paysages tous plus grandioses les uns que les autres, à travers des vallées ouvertes et des forêts. Nous lorgnant fébrilement l’apparition hypothétique d’un membre de la faune locale, qu’il soit prédateur, proie ou mangeur de miel, malheureusement sans grand succès.

L’aventure du jour nous mènera finalement jusqu’à une auberge de jeunesse. Son extérieur étouffé par un foin pas entretenue depuis au moins 15 décennies, ses mains courantes de balcon effondrées sur le foins ainsi que les déjections canines minant l’accès principal au bâtiment donnent un message tout différent de l’atmosphère qui règne dans cette maison, une fois passée la porte.

Certes, le lit à étage dans notre chambre nous rappelait peut-être les colos que nous avons vécues étant enfants, je me faisais une joie à l’idée de prendre le lit de dessus, avant que madame signifie que le lit du bas avait deux places, et qu’une était dédiée à son moyen de chauffage de fortune (…. laquelle!!??)

En revanche, nous avons fait la connaissances de personnes toutes plus sympathiques et passionnées les unes que les autres.
Caro a pu se ravir de pouvoir entretenir des conversations avec le propriétaire qui parlait d’un gros accent québécois des beautés que nous allions voir en descendant vers Haines, mais aussi d’autres participants francophones.

Il y avait une jeune (et charmante) mère au foyer québecoise qui voyage avec ses deux p’tits loups sous tente et leur prodigue en même temps l’éducation scolaire nécessaire.

Une autre dame de la région de Montréal était également présente. Certainement une nouvelle retraitée, encore jeune d’esprit, quoiqu’un peu loufoque. Sans le sous ni but précis, elle se laissait porter par le courant, de logement en logement, sans voiture pour autant et vivotait de coups de mains donnés par ci par là.

Il y avait Oliver, un Slovène d’environ 35 ans, qui s’est lancé le pari fou de rejoindre le sud de l’Amérique jusqu’au Nord, à pieds, avec une poussette pour bébé qui porte son paquetage. Ses pas en rencontré ceux de Carlito en Amérique du Sud, un chien des rues, batard. Quelle belle relation ils ont. Il est un peu stressé car il doit rallier Fairbanks au plus tard le 28 juillet pour y passer un examen vétérinaire pour le chien. Mais c’est à 800 km et il n’a que 14 jours pour les parcourir!
Fairbanks étant sur notre route d’ici quelques jours, c’est avec joie que nous lui avons proposé de lui faire économiser quelques kilomètres, afin d’être certain qu’il puisse arriver à temps.
Il a pris le soin de prendre notre numéro, il connaît notre itinéraire, ainsi que nos dates de passages, nous nous réjouissons de le retrouver bientôt.

Et enfin, il y a ce français de Gap…. Pardon pour ma belle-famille…. Mais il est l’archétype de toutou frenchie que l’on peut totalement détester.
Si sa cause est noble et son parcours mérite l’admiration, son accent et sa façon de communiquer sont eux détestables. Les gens parlent anglais, et peu importe que tu le parles pas parfaitement, les gens comprennent si tu fais quelques efforts, mais lui ne parle obstinément que le français, sans chercher à s’adapter à la personne en face. Bref, de notre regard, c’est plutôt drôle ou ridicule…. C’est lui qui est le plus dé-servi par cette façon de faire…. Même Carotte est totalement capable de se faire comprendre alors qu’elle ne parle pas du tout, à la différence, lui est convaincu que les gens le comprennent… Je me suis vu faire les traduction à sa place pour les autres personnes autour de la table, jusqu’à ce que tout le monde, moi y compris soit blasé de ce personnage.

C’est dommage parce que son activité mérite un énorme respect également. Il est parti à vélo depuis l’est canadien, pense monter à Fairbanks et pourquoi pas Prudhoe Bay, puis redescendre jusqu’à Seattle où sa femme le rejoindra pour y rallier la côte est à San Francisco.

Enfin d’autres personnes étaient présentes autour de la table, un couple français travaillant au Canada depuis 4 ans, une jeune fille tchèque, un couple russe et encore d’autres personnes….

Une belle journée qui se termine par une joyeuse expérience humaine dans ce petit établissement, tout de même sympathique

La galerie du jour

Une réponse sur “Jour 5 – Fuyons Tok, rendons-nous à Haines Junction”

  1. Je suis enfin ravie de pouvoir lire ce récit de vos aventures exceptionnelles et j attend la suite avec impatience cet histoire est digne des plus grands feuilletons américains, cette description de vos fondement qui montent jusqu au gencive est très explicite, et c est là que l on se dit « en fait nos routes goudronnées sont plus que satisfaisantes » mais en tant que mère de cette courageuse fille qui malgré sa fatigue, le poid qu’elle porte et cet enthousiasme toujours révélé, je trouve qu’elle garde une joie de vivre et une perpétuelle curiosité, de la faune locale, des ces habitants, de ces « chambres » où tous les jours est une surprise, positive ou pas, l attendais et qui a su resté stoïque et souriante toujours de même humeur, faisant confiance à celui qui devient au fil des distances son nounours bien aimé, en voilà une qui passera la frontière avec un pan de la faune suisse et ça personne je dis bien personne ne l en remerciera assez.
    Poursuivez dans un esprit fort, j ai en vous et en ces récits une attente qui va me faire rêver tout le restant (et je sais que vous pensez tous comme moi) de cette vie et plus encore, allez c est dans votre unité que j ai confiance.

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